Hong Kong Crying # 12 (diptych) and Constraste (diptych) - each side : 152,4 X 61 cm - 2007
Florence Biennale - Italy - 1 - 9 december 2007
Miau Miau Productions
2 comments
:
Anonymous
said...
"Fils du soleil, de la terre ou de la lune, les hommes primitifs, raconte Aristophane, étaient sphériques. Le dos et les flancs arrondis, ils possédaient deux visages réunis en une tête unique, quatre mains, quatre jambes, quatre oreilles et deux organes génitaux. Lorsqu'ils couraient, ils se déplaçaient rapidement en rond, tournoyant comme des acrobates ou des araignées géantes en s'aidant à la fois des mains et des pieds. Ils auraient dû être heureux, puisqu'ils partageaient la perfection du cercle. Et pourtant ces impies, bouffis d'un orgueil démesuré, se lancèrent à l'assaut du ciel. Alors Zeus les punit. Il les coupa en deux, comme on coupe un œuf. Apollon retourna leur visage, rassembla et étira leur peau sur leur ventre; il ne laissa qu’une ouverture, le nombril ; puis il effaça les plis de peau et façonna leur poitrine à l'aide d'un instrument semblable á celui qu'emploie le cordonnier pour lisser le cuir des chaussures qu'il met en forme. Les hommes ainsi dédoublés et mutilés éprouvèrent le regret déchirant de leur unité originelle : ils soupiraient après leur moitié perdue, désiraient quelque chose qu'ils " ne savaient pas nommer ", quelque chose qu'ils entrevoyaient et devinaient obscurément, et ils auraient voulu s'identifier l'un à l'autre, se fondre en un corps unique. C'est ainsi qu'aujourd'hui, des milliers d'années après le châtiment de Zeus, si nous souhaitons connaître le bonheur, il nous faut retrouver l'aimé qui nous revient, cette partie que l'on a violemment arrachée à chacun d'entre nous; et seul Éros peut réunir les parties séparées. L'amour n'est donc pas le sentiment de la plénitude, comme le croyaient les autres convives. Il n'existait pas quand les hommes étaient circulaires : il ne peut naître que de la défaite, dans le déchirement, l'abandon, la chute. "
Pietro Citati auteur italien né à Florence - Extrait de La lumière de la nuit. Les grands mythes dans l'histoire du monde.
2 comments :
"Fils du soleil, de la terre ou de la lune, les hommes primitifs, raconte Aristophane, étaient sphériques. Le dos et les flancs arrondis, ils possédaient deux visages réunis en une tête unique, quatre mains, quatre jambes, quatre oreilles et deux organes génitaux. Lorsqu'ils couraient, ils se déplaçaient rapidement en rond, tournoyant comme des acrobates ou des araignées géantes en s'aidant à la fois des mains et des pieds. Ils auraient dû être heureux, puisqu'ils partageaient la perfection du cercle. Et pourtant ces impies, bouffis d'un orgueil démesuré, se lancèrent à l'assaut du ciel. Alors Zeus les punit. Il les coupa en deux, comme on coupe un œuf. Apollon retourna leur visage, rassembla et étira leur peau sur leur ventre; il ne laissa qu’une ouverture, le nombril ; puis il effaça les plis de peau et façonna leur poitrine à l'aide d'un instrument semblable á celui qu'emploie le cordonnier pour lisser le cuir des chaussures qu'il met en forme. Les hommes ainsi dédoublés et mutilés éprouvèrent le regret déchirant de leur unité originelle : ils soupiraient après leur moitié perdue, désiraient quelque chose qu'ils " ne savaient pas nommer ", quelque chose qu'ils entrevoyaient et devinaient obscurément, et ils auraient voulu s'identifier l'un à l'autre, se fondre en un corps unique. C'est ainsi qu'aujourd'hui, des milliers d'années après le châtiment de Zeus, si nous souhaitons connaître le bonheur, il nous faut retrouver l'aimé qui nous revient, cette partie que l'on a violemment arrachée à chacun d'entre nous; et seul Éros peut réunir les parties séparées. L'amour n'est donc pas le sentiment de la plénitude, comme le croyaient les autres convives. Il n'existait pas quand les hommes étaient circulaires : il ne peut naître que de la défaite, dans le déchirement, l'abandon, la chute. "
Pietro Citati auteur italien né à Florence - Extrait de La lumière de la nuit. Les grands mythes dans l'histoire du monde.
Jean-Yves à Maria Isabel que j'aime.
...es el comentario mas bello de todos...gracias gato!
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